"...Une femme danse, mains levées, dans la pluie. Elle a des cheveux très longs, lisses et noirs. La pluie est en elle et chacun de ses pas, posent l'eau sur le sol blanc, laissent dans la poussière une trace claire comme un lac. Il y a sur son front une seule perle tenue par un fil d'or presque invisible.
Elle danse. Qu'elle ne fasse que danser, qu'elle se donne à l'amour sans pensée, ni derrière, ni devant. L'eau ruisselle sur tout son corps.
Qu'elle est belle la Sulamite qui danse au désert. Le rocher lui-même s'émeut et accueille l'eau en perles.
Plus tard, bien plus tard, à la trace de ses pas naîtra des lys. Bien plus tard, quand le rocher attendri se sera ouvert à la vie.
Danse, Sulamite, danse la danse de ton Dieu. Sur la trace de ses pas, la terre fleurira, le rocher portera fruit. Danse Sulamite, tu danses le Feu du Seigneur, en toi, il y a Ses Larmes.
Danse sans te soucier de l'avant ou de l'après, danse pour Lui seul, ne t'inquiète pas du lieu de ta danse, ni de la trace de tes pas, danse..."
M. Felix, "les nuits de feu"