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L'archange Raphaël... 14 x 19 sur latté |
La famille de Tobie fait partie de ces familles déportées
par les souverains assimilateurs, ici l’Assyrie, qui ont conquis Israël. Au
milieu des tribulations et des tentations d’idolâtrie, Tobit, qui vit à Suse,
se fait remarquer pour sa foi intacte qui lui fait braver tous les interdits et
qu’il transmet, très pure, à son fils Tobie. Devenu aveugle, il envoie son fils
chercher l’argent qu’il a laissé jadis en consigne chez un parent en Perse.
Invité à se chercher un compagnon de voyage, Tobie réquisitionne l’ange
Raphaël, qu’il appelle « mon ami » sans connaître sa véritable identité.
Pendant ce temps, à Ecbatane, en Perse, Ragoüel, un très proche parent de
Tobit, est désespéré car sa fille, Sara, est habitée par un démon assassin :
elle a été mariée sept fois et sept fois son mari est mort le jour des noces
avant que le mariage ait pu être consommé.
Tout ce que l’on sait du voyage de Raphaël et de Tobie – en
dehors du fait qu’il a été long – consiste en un petit passage où Raphaël met
Tobie en possession des remèdes qui guériront son père Tobit et sa future femme
Sara. Raphaël lui indique en effet qu’il peut et même qu’il doit, selon la loi
du lévirat et malgré le danger évident – prendre Sara pour épouse. Le mariage
de Tobie est donc tout à la fois un devoir, une épreuve et un désir profond mis
dans le cœur de Tobie par Dieu même. La figure de Tobie apparaît ainsi comme
celle du juste qui accomplit sans hésiter la volonté de Dieu, quelles qu’en
soient les conséquences, non par témérité mais tout simplement parce qu’il aime
Dieu et sa Loi. Tout se passe au mieux pour Tobie qui, aidé de Raphaël, épouse
et guérit Sara, récupère l’argent consigné à Ecbatane et revient chez son père
qu’il guérit de sa cécité.
C’est au milieu de la liesse que Raphaël se fait connaître,
provoquant une crainte extrême dans la famille de Tobie. Mais l’idée se fait
jour que le Seigneur n’est pas un Dieu lointain mais qu’il est au contraire
très proche, plus qu’on ne le pense, et qu’il prodigue ses soins et son secours
à ceux qui l’aiment comme le ferait un ami empruntant la même route que nous."
Article de J-P Rosa,
dans La Croix-Croire